Au revers et à l'endroit +8 ans
Ça parle de quoi ?
Partez à la découverte d'une sélection d'oeuvres de la collection permanente...
Et si la part visible de l'oeuvre n'était que « la partie émergée de l'iceberg » dont le caractère emblématique serait appuyé par un sens caché ? Dévoiler cet "univers" nécessairement secret induit une démarche difficile pour un musée où retourner l'oeuvre relève quasiment de l'acte sacrilège. Pourtant, loin d'être anecdotique, ce que l'artiste dissimule au dos du tableau en dit parfois plus long que ce qui est d'ordinaire donné à voir. Par ce qui se révèle être souvent un acte volontaire, certains artistes complètent la face visible par une oeuvre tracée au dos, alimentée de notations plus ou moins fugaces.
Par ailleurs, à l'instar de Baselitz, les nombreuses peintures « inversées » bouleversent notre vision de l'oeuvre et du monde, prouvant ainsi que l'objet peint reste en soi une image bien peu représentative de ce que l'artiste cherche à exprimer. Celui-ci se rendrait compte de ses propres limites à représenter le monde par un imaginaire, signifiant que toute peinture est abstraction. Ainsi, l'utilisation du monochrome par son pouvoir évocateur et l'enivrante rêverie qui s'en dégage, génère une secousse de fantasmes qui nous renvoient à une autre réalité. De même, l'inclusion du miroir de plus en plus présent en art contemporain, reflétant l'image du visiteur, démontre la capacité de l'artiste à construire le monde comme un véritable théâtre d'ombre. De là à la caverne platonicienne, il n'y a qu'un pas. L'oeuvre, dont l'exposition se propose de révéler le processus nous invitera à aller au-delà des apparences.
Article créé par le 27 mars 2012
Soyez le premier à donner votre avis !