Exposition "liberté, égalité, solidarités" +10 ans
Ça parle de quoi ?
Pour asseoir la République, le XIXème siècle a connu successivement 8 régimes politiques, dont les changements ont souvent donné lieu à de violentes agitations. Ces événements, principalement parisiens, sont connus en province grâce au télégraphe Chappe ou par diligence ; les responsables locaux en informent la population par des affiches placardées au jour le jour sur les murs de la ville, dont les Archives municipales conservent d'importantes collections pour cette période. Une sélection de plusieurs d'entre elles accompagnera le public dans son parcours. D'autres affiches portent témoignage de l'agitation lyonnaise, les révoltes des canuts de 1831 et 1834, les troubles de 1848 et 1849, ceux de 1870 et 1871 ou encore l'assassinat du président de la République en 1894.
Trois zooms précisent concrètement le contexte politique de l'époque : le pouvoir municipal avec les portraits des 16 maires de Lyon qui se sont succédés depuis Jean-Claude Fay de Sathonay jusqu'à Edouard Herriot, avec un hiatus de 26 ans puisque de 1852 à 1870 et de 1873 à 1881, Lyon, surveillée de près par le Second Empire et la République naissante, a été administrée par le préfet, la fonction de maire ayant été supprimée ; le territoire de la commune, principalement né de l'annexion à Lyon de la Croix-Rousse, de Vaise et de la Guillotière en 1852 ; l'Hôtel de Ville et la place des Terreaux, symbole du pouvoir politique ; Hôtel de Ville qui fut également le siège de la Préfecture du Rhône de 1858 à 1891. Ville monofacturière, autour de la fabrique de la soie avec une organisation particulière du travail dans la première moitié du XIXème siècle, Lyon connaît une profonde mutation industrielle à la fois dans la production et dans l'organisation économique avec le développement du bâtiment, de la mécanique ou de la chimie. Ces caractéristiques font de Lyon un territoire privilégié d'expérimentations sociales, observé avec grand intérêt de toute l'Europe. Au sein des nombreuses réponses apportées à la " question sociale " au cours du siècle, sont mises en valeur des expériences particulières et originales, qu'il s'agisse d'initiatives privées ou de politiques publiques, d'actions issues de conception de refonte de la société ou de corrections des inégalités nées des abus du libéralisme économique, selon les moments et les familles idéologiques. Elles touchent en premier lieu au domaine des rapports du travail (voie de la conciliation avec le conseil des Prud'hommes dont le premier est institué à Lyon en 1806, organisme qui s'est développé sur tout le territoire et fonctionne toujours, voie de la lutte avec les grèves des canuts de 1831 et 1834, voie de l'intervention des pouvoirs publics contre le chômage avec les ateliers de 1848 et les grands chantiers du second Empire et de la République…), mais aussi à celui de l'éducation et de la formation professionnelle ou encore à celui de l'entraide, de la coopération, de l'apprentissage de la solidarité républicaine (mise en œuvre d'une politique municipale d'enseignement public, laïc et gratuit avant les lois Jules Ferry, innovations dans l'enseignement professionnel avec l'ouverture en 1826 de l'Ecole de la Martinière…).
Mis à jour par le 10 avr. 2008
Article créé le 28 janv. 2008
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