L'Enfant, le Jeu et Dieu +10 ans
Ça parle de quoi ?
le Musée d'art religieux de Fourvière présente des jeux, des poupées et des costumes d''enfant... ayant servi à faire comprendre la liturgie (jeux de messe), la doctrine (jeux de l'oie), la Bible (jeux de cartes) ou ayant pour objet de susciter
le Musée d'art religieux de Fourvière présente des jeux, des poupées et des costumes d''enfant... ayant servi à faire comprendre la liturgie (jeux de messe), la doctrine (jeux de l'oie), la Bible (jeux de cartes) ou ayant pour objet de susciter des vocations (jeux de messes et poupées religieuses)...
A Pesaro en Italie, dans une tombe antique, on a exhumé une boîte de jouets : elle contenait des statuettes de divinités, avec de menus accessoires " pour jouer au sacrifice " tout comme des enfants d'hier jouaient à la messe. (...) Ainsi le jouet religieux n'est-il pas lié à la tradition chrétienne, mais une variété de ce que demande la psychologie enfantine. (...) Parmi les jouets qui furent offerts au futur Louis XIII enfant, par Sully ministre d'Henri IV, le chroniqueur signale : "Un petit ménage de plomb, un calice, un encensoir, un coq et une femme, le tout dans une boîte ". Quel pêle-mêle, où le sacré rejoint le profane ! Un futur roi est un enfant comme les autres, et tous les enfants ont besoin d'objets réels en réduction, comme ils sont des adultes de petit format.
(...) L'enfant ne ce contente pas de voir : il a besoin de toucher. "Touche à tout" est un reproche fréquemment lancé aux enfants. Si cela est vrai des objets de la vie courante : meubles, outils, vaisselle, pourquoi n'en serait-il pas de même pour les objets religieux servant au culte ? (...) En plus du besoin de toucher, il y a celui d'imiter l'adulte dans ses actions : la petite fille joue à l'infirmière avec sa poupée, comme elle peut le faire avec une religieuse en miniature, et le garçon peut aussi bien faire le pasteur que le maître d'école. A la base du jouet religieux, il y a donc les mêmes éléments psychologiques qu'à la base de tout jouet. Mais le jouet religieux a-t-il des clivages psychologiques qui lui soient propres ? A un certain degré, comme il est transmission et expression de la foi, le jouet religieux peut aussi éveiller la vocation religieuse ou sacerdotale de l'enfant, sans pression de la part de l'éducateur, à l'égal des autres jouets ou jeux imitateurs des emplois de l'adulte. La poupée habillée en religieuse ne donne pas forcément la contagion de la vocation, mais devient l'image d'une parente religieuse, et c'est à travers cette image admirée et aimée, que peut naître l'appel d'un idéal. Par ailleurs, chez l'enfant, jeu et travail se confondent : le jouet mobilise l'enfant dans toutes ses capacités du corps et de l'esprit. Dans le champ religieux, l'enfant construira une église comme il construit une gare; il déplacera des personnages en procession comme il range ses soldats en défilé militaire. L'enfant crée lui-même son jouet avec ce qui lui tombe sous la main : éléments préfabriqués, ou carton qu'il découpe. Mais aussi, il invente les règles d'un jeu, et cela peut devenir aussi bien un culte (l'enterrement d'un oiseau trouvé mort…), une liturgie imaginaire, qu'une chasse au trésor.
A Pesaro en Italie, dans une tombe antique, on a exhumé une boîte de jouets : elle contenait des statuettes de divinités, avec de menus accessoires " pour jouer au sacrifice " tout comme des enfants d'hier jouaient à la messe. (...) Ainsi le jouet religieux n'est-il pas lié à la tradition chrétienne, mais une variété de ce que demande la psychologie enfantine. (...) Parmi les jouets qui furent offerts au futur Louis XIII enfant, par Sully ministre d'Henri IV, le chroniqueur signale : "Un petit ménage de plomb, un calice, un encensoir, un coq et une femme, le tout dans une boîte ". Quel pêle-mêle, où le sacré rejoint le profane ! Un futur roi est un enfant comme les autres, et tous les enfants ont besoin d'objets réels en réduction, comme ils sont des adultes de petit format.
(...) L'enfant ne ce contente pas de voir : il a besoin de toucher. "Touche à tout" est un reproche fréquemment lancé aux enfants. Si cela est vrai des objets de la vie courante : meubles, outils, vaisselle, pourquoi n'en serait-il pas de même pour les objets religieux servant au culte ? (...) En plus du besoin de toucher, il y a celui d'imiter l'adulte dans ses actions : la petite fille joue à l'infirmière avec sa poupée, comme elle peut le faire avec une religieuse en miniature, et le garçon peut aussi bien faire le pasteur que le maître d'école. A la base du jouet religieux, il y a donc les mêmes éléments psychologiques qu'à la base de tout jouet. Mais le jouet religieux a-t-il des clivages psychologiques qui lui soient propres ? A un certain degré, comme il est transmission et expression de la foi, le jouet religieux peut aussi éveiller la vocation religieuse ou sacerdotale de l'enfant, sans pression de la part de l'éducateur, à l'égal des autres jouets ou jeux imitateurs des emplois de l'adulte. La poupée habillée en religieuse ne donne pas forcément la contagion de la vocation, mais devient l'image d'une parente religieuse, et c'est à travers cette image admirée et aimée, que peut naître l'appel d'un idéal. Par ailleurs, chez l'enfant, jeu et travail se confondent : le jouet mobilise l'enfant dans toutes ses capacités du corps et de l'esprit. Dans le champ religieux, l'enfant construira une église comme il construit une gare; il déplacera des personnages en procession comme il range ses soldats en défilé militaire. L'enfant crée lui-même son jouet avec ce qui lui tombe sous la main : éléments préfabriqués, ou carton qu'il découpe. Mais aussi, il invente les règles d'un jeu, et cela peut devenir aussi bien un culte (l'enterrement d'un oiseau trouvé mort…), une liturgie imaginaire, qu'une chasse au trésor.
Mis à jour par le 10 avr. 2008
Article créé le 28 janv. 2008
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