Monumenta 2010 / Christian Boltanski +8 ans
Ça parle de quoi ?
Confrontation artistique de très grande ambition, Monumenta invite chaque année un artiste contemporain de renommée internationale à investir les 13 500 m2 de la nef du Grand Palais avec une oeuvre magistrale spécialement conçue pour l'occasion.
Après le succès des deux premières éditions qui attirèrent chacune plus de 140 000 visiteurs en cinq semaines, c'est Christian Boltanski, l'un des plus grands artistes français, qui relève le défi en 2010.
Personnes
L'artiste a souhaité que le chauffage soit coupé dans la Nef, le visiteur est ainsi aussitôt saisi par le froid puis par le choc visuel de l'oeuvre. Le public découvre un cimetière de vêtements. 50 tonnes d'habits jonchent le sol, disposés dans 70 carrés délimités par des poteaux métalliques et séparés par des allées. Plantés au sommet des poteaux, 70 haut-parleurs diffusent des battements de coeurs distincts les uns des autres, les visiteurs sont d'ailleurs invités à enregistrés leur propre battement. Au fond, une gigantesque montagne de vêtements gît sous une grue, dont le crochet pioche, comme le doigt de Dieu, et rejette des pièces sans relâche. La gruereprésente le doigt de Dieu »
La référence à la Shoah, qui a marqué l'oeuvre de Christian Boltanski (né dans une famille juive), est immédiate. Pourtant, l'artiste préfère décrire une métaphore de la mort en général, de l'identité et du hasard.
Né en 1944, Christian Boltanski a développé, depuis les années 1970, une carrière internationale qui le place au premier rang de la création contemporaine. L'installation inédite qu'il a créée est conçue comme une expérience frappante, à la fois physique et psychologique, un moment d'émotion spectaculaire qui questionne la nature et le sens de l'humanité. Investissant l'ensemble de la grande nef, il crée un lieu de commémoration visuel et sonore d'une densité exceptionnelle. L'oeuvre engage une réflexion sociale, religieuse et humaine sur la vie, la mémoire, la singularité irréductible de chaque existence, mais aussi la présence de la mort, la déshumanisation des corps, le hasard de la destinée.
Article créé par le 18 janv. 2010
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