Premier téléphone portable d'un enfant ou ado : comment encadrer son utilisation ?

Que ce soit pour l'entrée au collège et la prise d'un transport scolaire ou pour un nouveau trajet à l'école ou des sorties en solo, beaucoup de parents se posent la question du premier téléphone mais ne savent pas s'il existe un âge minimum. D'après une étude de Médiamétrie de 2020, l'obtention d'un téléphone portable intervient aux alentours de 9 ans et 9 mois, mais l'âge idéal se situerait en réalité plutôt aux environs de 11 ans. Il n'existe pas de règle donc mais des recommandations sont faites sur l'encadrement et le type de téléphone que l'on choisit.

Le psychiatre Serge Tisseron a partagé sa règle du 3-6-9-12 pour le numérique et les enfants : pas d'écran du tout avant l'âge de 3 ans, pas de tablette ou console de jeux personnelle avant 6 ans, pas d'internet avant 9 ans et pas de réseaux sociaux avant 12 ans. L'Observatoire de la Parentalité et de l'Éducation numérique conseille de ne pas donner un smartphone avant 12 ans. Allez-y par étape : ne prenez pas tout de suite un smartphone à votre enfant, il vaut mieux commencer par un téléphone avec des fonctions basiques, qui n'a pas accès à internet. Problèmes d'obésité, de développement cognitif et intellectuel... Il ne faut pas prendre la chose à la légère et agir de manière progressive.

Si votre enfant a l'âge minimum recommandé mais que vous n'êtes pas sûr qu'il soit prêt à avoir son premier téléphone, posez-vous et posez-lui certaines questions afin de le déterminer. Demandez-vous premièrement s'il en a réellement besoin. Plus d'autonomie et donc de moments seul, que ce soit pour aller voir ses amis, pour se rendre à son cours de tennis ou au collège ? Ou simplement une envie de sa part ? Demandez-lui ensuite s'il a conscience des responsabilités d'un appareil fragile et cher mais aussi des dangers potentiels (cyberharcèlement, addiction...) ? Si vous ne le sentez pas conscient de ces problématiques, n'hésitez pas à attendre davantage et à reprendre cette conversation plus tard. Attention toutefois à ne pas trop attendre, l'idée n'est pas d'interdire mais d'accompagner en transmettant les bons usages. Car si votre enfant est un "exclus numérique" comparé à ses camarades, il risque de vouloir rattraper le temps "perdu" une fois qu'il aura acquis l'objet tant rêvé et passer bien trop de temps dessus.

Si vous avez déterminé que votre enfant a en effet la nécessité ou du moins l'utilité d'un téléphone et qu'il est assez grand pour cela, précisez-lui bien la date à laquelle il recevra son premier téléphone et les conditions qui accompagneront son usage. Vous devrez les lui spécifier avant de lui donner et mettre en place un encadrement : limitez le nombre d'heures, interdisez l'utilisation avant d'avoir fini les devoirs ou lors d'un repas, enlevez les notifications, vérifiez régulièrement le contenu et les applications téléchargées, éteignez-le une heure avant de dormir, veillez à avoir accès aux mot de passe qui permettent de consulter le téléphone et de télécharger des applications... L'appli Milan Jeunesse "Mon permis smartphone" incite à faire ses premiers pas de façon intelligente, à la façon d'un permis de conduire pour une voiture. Une mascotte l'accompagne dans son apprentissage avec des questions aussi bien sur l'aspect technologique que physique ou psychologique.

Les enfants et adolescents ne peuvent pas utiliser leur téléphone portable à l'école. En France, ils sont interdits dans l'enceinte d'un établissement et doivent être éteints et rangés. Toutefois, jusqu'ici, chaque école, collège ou lycée choisissait les modalités pratiques pour assurer le respect de la loi. À partir de cette rentrée de septembre 2024, l'expérimentation de la pause numérique est mise en place dans de nombreux établissements pour que les enfants et adolescents ne puissent pas accéder à leur téléphone sur l'intégralité du temps scolaire. Cela peut être en le plaçant dans des casiers sécurisés à l'entrée. La généralisation de cette mesure est prévue pour janvier 2025.

Il ne faut pas négliger la partie pratique : pour quel modèle opter pour votre enfant ? Le bon plan idéal est bien sûr de reprendre l'un de vos anciens téléphones. C'est écologique, économique et cela respecte l'apprentissage progressif de l'utilisation d'un téléphone. Vous pouvez aussi opter pour un téléphonereconditionné, en le prenant chez votre opérateur classique ou chez un spécialiste comme Back Market. Si vous préférez opter pour un téléphone neuf, privilégiez des modèles qui ne soient pas trop grands pour les mains de votre adolescent et qui ne soient pas trop récents pour ne pas être dépassé par des fonctionnalités que vous ne maîtriseriez pas. Prenez pour commencer un basique puis choisissez un smartphone. L'iPhone SE ou l'iPhone 12 est par exemple petit et ne craint pas les chutes, mais son prix est assez élevé. Plus abordable, la marque chinoise Xiaomi a un modèle qui correspondrait : le Redmi 13 C. Et côté Samsung, les Galaxy A32 ou A54 sont de bonnes options.

Une fois le téléphone déterminé, il faudra choisir le forfait adéquate : l'idéal est un forfait bloqué, un forfait sans internet et un forfait sans engagement. Vous pourrez davantage contrôler la consommation de votre enfant, interdire dans un premier temps son utilisation du web et changer d'abonnement dès que vous le sentirez prêt à en changer ou que ses besoins auront changé. Il est plus simple d'ajouter un forfait supplémentaire avec votre opérateur avec par exemple un pack famille. Le moins cher correspondra sûrement à vos besoins. Mais n'hésitez pas à utiliser les comparateurs mobiles ou à faire jouer la concurrence pour baisser les prix.

Il est impératif de pouvoir géolocaliser votre enfant avec son téléphone portable. Pour cela, il vous faudra prévenir votre enfant et installer une application du type Findmykids. Kids360 permettra non seulement de trouver son portable mais aussi de contrôler l'utilisation : bloquer un accès aux heures où il doit dormir, limiter le temps de jeux de certaines applications... Il faut globalement toujours installer un contrôle parental, comme Google Family Link, FamiSafe, Kidslox, Qustodio ou Microsoft Family Safety. Ils sont parfois payants, mais la sécurité apportée vaut le coût. Car vos enfants ou adolescents peuvent facilement déjouer vos stratagèmes et des contenus malveillants ou inappropriés peuvent aisément se retrouver sur leur chemin. Interdire non mais accompagner donc !

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