Gus, Petit oiseau, grand Voyage par la productrice Corinne Kouper

Film d'animation atypique, "Gus Petit oiseau, grand Voyage" n'a pas fini de séduire le jeune public au cinéma. Sa productrice Corinne Kouper nous dévoile les coulisses du projet autour des oiseaux migrateurs.

CitizenKid : Comment est né le projet de Gus ?

Corinne Kouper : C'est le scénariste Antoine Barraud qui a proposé l'idée d'oiseaux migrateurs partant dans le mauvais sens. Il s'est imaginé un père expliquant à son fils que certaines espèces migraient tous les ans vers le Sud et qu'au même moment ils voyaient un groupe partir dans l'autre sens. Puis j'ai entendu l'ornithologue Guilhem Lesaffre à la radio. Il avait des anecdotes inouïes, complètement farfelues. J'ai eu envie de le contacter et de les faire se rencontrer tous les deux.

CitizenKid : Quelle a été l'importance de ses petites histoires pour le film ?

Corinne Kouper : Les anecdotes de Guilhem ont donné de la consistance au projet. Dans "Gus", les oiseaux apprennent la carte du ciel, les autoroutes sont des repères, ils se gavent avant le départ, ils se réfugient dans une île... Tout cela est vrai.

CitizenKid : Comment avez-vous choisi les voix des personnages ?

Corinne Kouper : Dès le départ j'ai pensé à Sara Forestier pour Delf. C'est une institutrice, elle n'est pas nunuche, j'avais envie qu'elle ait du pep's. Le reste du casting est venu petit à petit. Pour Karl, il fallait le talent de Bruno Salomone pour interpréter les contrastes du personnage. Il est contre Gus mais n'est pas vraiment méchant, juste un peu ridicule.

CitizenKid : Est-il vrai que vous avez réalisé un casting d'oiseaux pour le film ?

Corinne Kouper : Oui, au tout départ du projet, nous n'avions pas de dessins. J'ai donc pioché quelques photos d'oiseaux pour nous donner une idée des personnages. Cela a ensuite inspiré Benjamin Renner le directeur artistique. 

CitizenKid : Quel est votre avis sur l'anthropomorphisme, cette tendance à attribuer des caractéristiques humaines aux animaux ?

Corinne Kouper : Visuellement, je déteste ça, comme lorsque les ailes des oiseaux deviennent des mains. Je voulais m'en éloigner au niveau du graphisme, respecter leurs attitudes. Après, lorsque les personnages parlent d' "oiseaux de fer" pour les avions ou de "rivière de lucioles" pour les villes, cela sort de l'imagination d'Antoine, le scénariste. C'est toute la poésie du film. 

CitizenKid : Quelles sont vos sources d'inspiration dans l'animation, vos ingrédients pour en produire un ?

Corinne Kouper : J'aime bien les films qui ont un fondement outre que le divertissement. Par exemple, j'ai récemment revu "Là-haut", c'est magnifique. J'aime que les metteurs en scène aient une vraie personnalité, que ce ne soit ni une copie ni un produit marketing qu'ils créent. Le réalisateur de Gus, Christian de Vita, a une scénographie admirable. 

CitizenKid : Quel est le message de "Gus, Petit oiseau, grand Voyage" selon vous ?

Corinne Kouper : Il faut faire confiance, apprendre de ses erreurs et surtout persévérer.