Jean-Jacques Annaud nous parle de son film "Le Dernier Loup"
Au Parc zoologique de Paris pour présenter l'exposition "Le Dernier Loup", Jean-Jacques Annaud nous a parlé du tournage difficile de son nouveau long-métrage. Un défi que le réalisateur de "L'Ours" a relevé grâce à une passion inébranlable qu'il partage avec nous.
Au Parc zoologique de Paris pour présenter l'exposition "Le Dernier Loup", Jean-Jacques Annaud a évoqué le tournage difficile de son nouveau long-métrage. Un défi que le réalisateur de "L'Ours" a relevé grâce à une passion inébranlable qu'il partage avec nous.
Le Dernier Loup : 7 années de travail
En salles le 25 février prochain, "Le Dernier Loup" est l'adaptation d'un livre de Jiang Rong sorti en 2004 : "Totem du loup".
Véritable best-seller, il raconte l'histoire de Chen Zhen, un étudiant envoyé en Mongolie intérieure durant la révolution culturelle des années 60 pour éduquer les paysans.
Au contact de ces derniers et de la nature, il a une révélation et se passionne pour les loups, menacés par le gouvernement chinois.
Pour mettre en scène ce récit, Jean-Jacques Annaud a réalisé un travail titanesque. La préparation a été très longue. "J'ai vécu 6 ou 7 ans en compagnie des loups", confie-t-il.
Loup : un animal qu'on ne dresse pas
Trois générations de loups ont été élevées, trois ans avant le tournage pour avoir des loups bébés, adolescents et adultes.
Recueillis à l'âge de 4 mois, les louveteaux étaient choisis lorsqu'ils étaient rejetés par leur mère et ne pouvaient téter. On les biberonnait et les habituait peu à peu aux techniciens.
"On ne dresse pas les loups, rappelle Jean-Jacques Annaud, on les imprègne". Si un techinicien bougeait durant une prise, il était pris pour un lapin et se faisait sauter dessus.
"On les a laissé vivre durant un an puis on les a familiarisé à certains jeux en fonction des scènes qu'ils devaient jouer. Par exemple, on les faisait passer dans une tannière ou aller d'un point A à un point B. Cela paraît simple mais pour un loup c'est compliqué, il n'en fait qu'à sa tête", explique le réalisateur.
Qui plus est, l'espèce choisie pour le film est particulièrement méifante : le loup mongole des steppes. L'équipe avait installé 3 bases différentes pour qu'ils ne soient pas fatigués lorsqu'ils été transportés d'un plateau de tournage à un autre.
Il ne fallait pas non plus qu'ils s'échappent car ils pouvaient s'en prendre à un troupeau alentour ou être enlevés par un individu ayant envie de le croiser avec ses chiens. "Nous avions des grillages de 4 mètres de hauteur et les lieux étaient gardés 24h/24", se souvient le réalisateur.
Le coup de coeur de Jean-Jacques Annaud
Tout se fait en meute chez les loups. "Les loups sont des guerriers, ils ont besoin d'être unis car ils ne sont pas au sommet de la chaîne alimentaire. Il ne se passe rien sans l'accord du chef", précise le metteur en scène.
Heureusement pour Jean-Jacques Annaud, l'alpha de la meute apparaissant dans le film s'est pris d'affection pour lui dès le début du tournage.
"Il s'est approché de moi en rampant, a basculé et m'a offert son poitrail pour que je le carresse. Il a ensuite été porté mon odeur à tous ses sujets. C'était une chose extraordinaire à vivre", s'émerveille le réalisateur.
Seul problème, il était ensuite exclu qu'il commence une prise sans passer dans l'enclos du chef pour qu'il le "débarbouille". Le premier assistant Xavier Castano ajoute même : "Ils ont réinventé le french kiss tous les deux !".
Durant le tournage, le loup a perdu son trône au profit de son frère mais semblait satisfait car il gardait l'amour du metteur en scène... et le premier rôle du film
Une aventure humaine et cinématographique
Le tournage a été très affectueux selon Jean-Jacques Annaud. Les 480 à 600 techniciens, dont seulement 9 Français, et les acteurs se sont tous très bien entendus.
Et quand on lui demande si cela a été pénible, il rappelle la nécessité d'être patient pour attendre des heures qu'un loup "joue" une scène mais ajoute : "C'était plus difficile avec Jean Carmet ! La bonne nouvelle avec les animaux, c'est qu'ils n'ont pas d'agent"...
Aujourd'hui les loups vont très bien. "Le dresseur Andrew Simpson leur a construit un parc au Canada et nous envoie régulièrement des photos. Ils ont trouvé le tournage amusant car ils découvraient de nouvelles odeurs, de nouveaux lieux. On devait prendre une demie-journée à chaque nouveau plateau pour leur laisser le temps de tout renifler. Maintenant, dès qu'ils voient passer un camion, ils se précipitent au grillage en pensant que le tournage va reprendre", conclut Jean-Jacques Annaud, des souvenirs plein la tête...
"Le Dernier Loup" sort au cinéma le 25 février 2015 en France.
Article créé par Charlotte Loisy le 16 févr. 2015
Partager