Le Père Noël : Tahar Rahim évoque pour nous la comédie pour enfant

Consacré grâce à son rôle dans "Un prophète", Tahar Rahim est aujourd'hui à l'affiche d'une comédie pour enfant : "Le Père Noël". Il nous raconte son tournage, ses projets... et son réveillon de Noël ! 

CitizenKid : Vous avez débuté votre carrière par des films d'auteur plutôt dramatiques. Pourquoi changer de registre avec des comédies comme "Samba" et "Le Père Noël" ?

Tahar Rahim : C'est un mélange de tout un tas de choses. C'est à la fois une envie de spectateur et parce que j'avais envie de me tester sur un terrain vierge, de prendre des risques. C'est ma façon d'approcher mon métier, de le vivre. Après, je n'ai pas de projet de comédie pour le moment. Je suis reparti dans une série dramatique, je retourne dans mon domaine avec Kurosawa, "The Cut"...

CitizenKid : Est-ce différent de jouer dans une comédie et dans un drame ?

Tahar Rahim : La comédie, c'est une question de rythme, surtout dans le rapport à son partenaire. Alors que dans le drame, il faut savoir installer le silence au bon moment. 

CitizenKid : Quels sont vos meilleurs souvenirs du tournage du "Père Noël" ?

Tahar Rahim : Les toits de Paris, c'était formidable. On a le sentiment que la ville nous appartient, on redécouvre Paris, qui est magnifique. Mais ce qu'on retient, c'est surtout l'humeur du plateau. Avec Victor, ça s'est très bien passé. Bon, un enfant s'ennuie vite. Une fois qu'il a digéré un univers, un jeu, il a envie de passer à autre chose. Il fallait le maintenir concentré. Et pour avoir des réactions spontanées, faire remonter sa nature à lui, je lui racontais des histoires dans le contrechamp. Je lui parlais de fantômes, d'Angry Birds, de parcs d'attraction, de potion magique... C'est marrant parce que ce n'était pas prévu au programme mais finalement on se retrouve à replonger en enfance avec un garçon de 7 ans !

CitizenKid : Aviez-vous déjà joué le Père Noël, pour vos proches ou dans un film ?

Tahar Rahim : Non justement. Je disais toujours : "Ce n'est pas parce que je suis acteur que je vais faire le Père Noël à la maison". Et voilà, j'ai fini par porter le costume pendant 1h30.

CitizenKid : Que représente Noël pour vous ? La neige, la famille, les cadeaux... ?

Tahar Rahim : Avant tout c'est la famille. Une bonne bouffe ! C'est le moyen de se réunir, d'échanger, de bien manger, de passer un bon moment. C'est un bon prétexte pour ça. Et puis il y a une certaine humeur, un peu à la madeleine de Proust avec la nuit qui tombe tôt, les lumières, la neige... J'aime bien la nuit du 24 décembre. Quand on doit sortir dehors, on ne croise personne dans les rues. Tout le monde vit à l'intérieur, dans les appartements. On sent l'esprit de Noël. C'est un instant rare.

CitizenKid : Avez-vous des ritus, la décoration, le calendrier de l'Avent...ar Rahim : Moi je n'en ai pas besoin pour vivre Noël. Par contre, j'adore les illuminations dans la rue.

CitizenKid : Décrivez votre réveillon ?

Tahar Rahim : C'est toujours speed ! A chaque fois, il manque des choses à préparer 3 ou 4 heures avant. J'aime bien ce rush. Et puis c'est une bonne grande tablée, il fait chaud, on discute... Ensuite arrivent les cadeaux pour couronner le tout.

CitizenKid : Etes-vous adepte de la tradition du film de Noël, à voir à la télévision ou au cinéma ?

Tahar Rahim : Oui, quand j'étais gosse, j'allais voir des films de Noël. Il y a un film qui je crois nous a tous marqué, c'est "Maman j'ai raté l'avion". Et il y avait aussi beaucoup de films de Noël, de vrais rendez-vous. On se retrouvait avec mes cousins et mes neveux pendant que les parents mangeaient. On regardait "Astérix" ou un Disney.

CitizenKid : Quel est votre dessin animé préféré ?

Tahar Rahim : Le film de mon enfance, c'est "Le Roi Lion". Il m'a marqué. Je l'ai revu récemment et ça reste fort. La musique, la réalisation... C'est la première fois que je voyais un héros mourir à l'écran. C'était incroyable.

CitizenKid : Quels conseils donneriez-vous à un enfant qui souhaite devenir acteur ?

Tahar Rahim : Qu'il continue de rêver et de croire qu'il en est capable. Quand on est encore innocent, on ne voit pas la réalité de ce métier, les obstacles. On les franchit plus facilement quand on en a pas conscience. L'abnégation dans sa vie personnelle, le talent ne définit pas forcément l'obtention d'un rôle... Sans savoir ça, on se met moins de frein. Moi c'est venu vers 13, 14 ans. L'ennui m'a poussé dans les salles, j'y ai trouvé l'évasion. J'ai senti que j'y avais ma place. Je me souviens de "La Nuit du chasseur" en cours d'anglais, je suis tombé amoureux du film.

CitizenKid : Le réalisateur Alexandre Coffre a déclaré être prêt à tourner un nouveau film avec vous. Seriez-vous partant pour une autre comédie ?

Tahar Rahim : Oui, si on me propose une bonne comédie, je suis prêt à y aller. Mais je ne suis pas à la recherche de ça, je laisse venir. J'adorerai faire une comédie musicale par exemple. Par contre, il faudrait que ça réinvente un peu le genre.

CitizenKid : Quels sont vos projets ? Théâtre, Hollywood... ?

Tahar Rahim : Le théâtre me tente beaucoup oui. Hollywood, j'en ai envie aussi. Il y a beaucoup de cinéastes américains avec qui j'aimerais travailler, même pour 3 jours de tournage. Mais c'est la rencontre et le projet qui sont déterminants. On verra bien...

Découvrez "Le Père Noël" au cinéma le 10 décembre prochain et sur CitizenKid.