Exclusif : Nolwenn Leroy nous parle du "Le Chant de la mer"
Alors que son album live "Ô Tour de l'eau" vient de sortir, Nolwenn Leroy évoque pour CitizenKid sa participation au film d'animation "Le Chant de la mer". Contes irlandais, musique, enfants... Par ici les confidences...
Alors que son album live "Ô Tour de l'eau" vient de sortir, Nolwenn Leroy évoque pour CitizenKid sa participation au film d'animation "Le Chant de la mer". Contes irlandais, musique, enfants... Par ici les confidences...
CitizenKid : "Le Chant de la mer" évoque les légendes irlandaises. Pour votre musique, vous vous inspirez du folklore breton. Le projet était une évidence pour vous ?
Nolwenn Leroy : Oui, si on m'avait demandé d'imaginer le film d'animation parfait sur lequel travailler, ça aurait été exactement celui-là. Quand j'ai vu les images, les couleurs, tout, j'ai plongé. Ce n'est pas un film d'animation comme les autres. Il y a un truc en plus, aussi bien dans l'histoire que dans le graphisme. C'est de l'art.
CitizenKid : Comment s'est déroulé votre participation au film ?
Nolwenn Leroy : Je suis une passionnée d'animation. J'avais adoré "Brendan et le secret de Kells", le premier film de Tomm Moore. Il est venu me chercher pour le doublage du "Chant de la mer" parce qu'il savait que j'étais passionnée par toute cette culture. Je devais faire la voix de la maman et chanter les chansons de Bruno Coulais. Et finalement, au bout de quelque temps, il m'a confié la lourde tâche d'écrire un générique qui marche avec la musique de Bruno. Elle était tellement parfaite pour le film, j'avais la pression de passer derrière un artiste comme ça. C'est un grand monsieur. Mais finalement tout le monde a été très content.
CitizenKid : Le réalisateur affirme que "Le Chant de la mer" est une "comédie musicale mélancolique". Qu'en pensez-vous ?
Nolwenn Leroy : Effectivement, la musique est indissociable du film, comme le dit son titre d'ailleurs. Tomm a dit que pour "Brendan et le secret de Kells", il y a avait d'abord eu le film puis la musique. Là, les deux se sont faits en même temps. Il a retrouvé Bruno Coulais et ils ont travaillé ensemble dès le début.
CitizenKid : Comment avez-vous trouvé l'inspiration pour écrire les chansons ?
Nolwenn Leroy : Ce qui m'a touché tout de suite, c'est cette musique, cette lithanie qui revient souvent, la berceuse qui lie la mère à ses enfants avec le coquillage par exemple. La magie fait que même si elle n'est pas présente physiquement, elle est toujours avec eux. C'est ça qui est beau dans le film, cette poésie, les différents degrés de lecture, la symbolique. Par exemple en français, la mer peut être l'océan, source de toute vie, et la mère d'un enfant. Tout cela m'a beaucoup inspirée. Je suis passionnée par l'océan. Pour "Ô filles de l'eau" j'ai d'ailleurs travaillé sur les sirènes, cela rejoint les selkies de Tomm.
CitizenKid : Avez-vous vous-même été bercée par les légendes celtiques étant enfant ou les avez-vous découvert plus tard ?
Nolwenn Leroy : J'ai grandi en Bretagne avec une maman qui m'en parlait beaucoup. Je regardais peu la télé. Je crois qu'on le ressent dans l'imagerie qui accompagne mes projets. Je suis passionnée par les contes et légendes. Le monde des enfants et celui des artistes se rejoignent dans cette capacité à rêver, à s'émerveiller, à faire travailler son imagination. Ce film s'adresse aussi aux adultes, pour qu'ils ne perdent pas cette faculté-là
CitizenKid : L'idée de transmission est donc importante pour vous ?
Nolwenn Leroy : Aujourd'hui je pense qu'on perd un peu les légendes, les histoires. Et si on perd ça, on perd un peu notre âme parce que c'est là-dessus qu'on s'est construit. La démarche de "Bretonne" était celle d'une ouverture vers ceux qui ne connaissaient pas, notamment dans le reste de la France. J'ai reçu beaucoup de lettres d'enfants qui me disaient : "Je ne savais pas qu'il y avait une langue en Bretagne". Je suis contente à mon petit niveau d'avoir fait prendre conscience à la jeune génération, du passé en Bretagne et dans leurs propres régions. Cette capacité de rêver rend la vie parfois un peu plus douce lorsque l'on vit des temps difficiles comme c'est le cas aujourd'hui en Irlande et ailleurs. On est abreuvé par la télé et le reste. Je pense qu'on devient de meilleurs adultes grâce à ça, en tout cas, ça donne un équilibre je pense.
CitizenKid : "Le Soldat Rose 2", "We love Disney 2", "Le Chant de la mer"... Vous enchaînez les projets jeune public. Est-ce un hasard ou une volonté de votre part ?
Nolwenn Leroy : C'est vrai qu'il y a une synchronicité mais ce n'est pas calculé. "Le Soldat Rose 2", je n'avais jamais fait ce genre de choses, un conte musical. Et puis j'ai répondu à une invitation de Francis Cabrel, je me voyais mal refuser, surtout après avoir écouté les chansons, belles avec un joli texte. En plus, quand j'ai vu le petit personnage avec la frange, les yeux bleus, on sentait qu'ils avaient un peu pensé à moi en le faisant. J'étais super touchée donc je me suis vraiment donnée dans ce projet, qui inclut d'ailleurs uniquement des amis et des gens que j'aime.
Pour "We love Disney", c'est ma maison de disque, Mercury, qui me l'a demandé. Moi j'ai grandi avec les classiques Disney et c'est la première fois au monde où des artistes reprennent les chansons Disney, la barre était haute. La version un peu gothique de "J'en ai rêvé" me plaisait beaucoup et ça m'a permis d'explorer les graves de ma voix. En général, je fais les choses pour apprendre et pour des rencontres. Je n'ai pas d'urgence à faire quelque chose pour faire quelque chose
CitizenKid : Avez-vous aimé faire du doublage ?
Nolwenn Leroy : J'ai adoré ça ! C'est une expérience vraiment enrichissante d'un point de vue technique, vocal. On donne du poids aux mots, on place sa voix différemment, on incarne un personnage... Je dirais que c'est presque plus naturel pour les chanteurs que pour les acteurs. Avec le casque, la salle obscure... Ce sont les mêmes codes qu'un studio d'enregistrement pour un album. Après, il faut aussi jouer la comédie et respecter la version originale, notamment par rapport à la langue. Ca me donne beaucoup d'énergie, j'ai l'impression de me nourrir du personnage.
CitizenKid : Cela vous donne-t-il des envies de cinéma ?
Nolwenn Leroy : Oui, beaucoup. Surtout de théâtre. Je me dis que c'est mieux de commencer par le plus académique, le plus technique. Ce doit être parce que j'ai commencé par le chant classique et le conservatoire. J'ai quelques pistes d'ailleurs mais ça ne se fera pas tout de suite...
Article créé par Charlotte Loisy le 2 déc. 2014
1 avis sur cet article
- vale1723
- le 12 déc. 2014 à 23:36:41
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Super
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