Découvrez l'histoire du cirque

Les arts du cirque traversent les âges et les cultures depuis des millénaires. Acrobates, bestiaires, bateleurs, troubadours, saltimbanques, prestidigitateurs, écuyers, voltigeurs... Les disciplines et les fonctions des artistes évoluent avec le temps.

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Découvrez également notre article sur les clowns célèbres qui ont marqué des générations de spectateurs.

Article créé par Bonnie Dupont le 10 sept. 2019

L'histoire du cirque prend ses racines en Chine, où les acrobates faisaient déjà des prouesses bien avant l'Antiquité, il y a plus de 7 000 ans. Peu à peu, cet art acquiert ses lettres de noblesse et devient une véritable tradition populaire. Les spectacles mêlent danse, jonglerie et exercices d'équilibre, tout en s'inspirant des arts martiaux ancestraux. C'est d'ailleurs à cette période que naît le fameux diabolo !

Du côté européen, il faut attendre l'implantation de l'Empire romain pour que le cirque s'institutionnalise et devienne même un outil du pouvoir. On s'inspire des hippodromes grecs pour ériger de vastes édifices publics dédiés principalement aux courses de chars. L'exemple le plus éloquent est le Circus Maximus, une enceinte immense pouvant accueillir jusqu'à 350 000 spectateurs en furie.

C'est donc en ces temps que l'étymologie du mot "cirque", tel qu'on l'emploie aujourd'hui, prend ses racines. Il provient du latin circus qui fait référence au caractère circulaire du stade. Véritable rite de divertissement, les jeux du cirque ont pour fonction d'exalter les passions du peuple romain, qui parie à chaque course sur l'écurie gagnante.

Vu d'un mauvais œil par la chrétienté, le cirque change de forme dès la chute de l'Empire romain. Au cours du Moyen Âge, les très respectés auriges qui conduisaient les chars font place aux troupes itinérantes de saltimbanques qui gravitent de foire en foire.

Les représentations n'ont rien de commun avec les jeux romains : mimes, montreurs d'ours, cracheurs de feu, bateleurs, prestidigitateurs... Les artistes forains, appelés banquistes, alpaguent la foule pour lui présenter ces curieux personnages dotés de facultés surhumaines.

Au Moyen Âge, le public est attiré par un certain exotisme. À l'image des Égyptiens qui dès l'Antiquité réalisaient des défilés d'animaux capturés aux quatre coins de l'Afrique, ou encore des bestaires combattant lions, ours et autres panthères dans les arènes romaines, les spectacles forains impliquent souvent des bêtes sauvages mises en scène dans des numéros de dressage ou simplement montrées en cage.

Bien sûr, les troubadours et trouvères sont indissociables de la période. S'ils sont loin de l'univers de la foire, ces poètes-musiciens ont ceci de commun avec les arts circassiens qu'ils se font accompagner par des jongleurs et des ménestrels. 

Disparu depuis le VIe siècle, le mot cirque réapparaît à Londres en lettres capitales en 1768. Sous l'égide Philip Astley, un écuyer anglais reconnu comme le père du cirque moderne, les premiers spectacles équestres ont lieu au "Royal Circus", et traversent rapidement les frontières.

En France, le premier établissement de ce type, intitulé "Cirque Olympique Franconi", propose dès la fin du XVIIIe siècle des représentations qui rapidement se diversifient : on y retrouve acrobates, voltigeurs, cavaliers... Même Monsieur Loyal est au rendez-vous pour présenter les numéros !

Le cirque connaît son âge d'or au cours du siècle suivant. C'est à cette époque que le clown et le pantomime font leurs premiers pas sur la piste. Tandis que la prouesse technique est encore largement mise à l'honneur, le burlesque se révèle efficace pour occuper et faire rire le public entre deux numéros. On retient notamment le traditionnel duo du clown blanc, sérieux et autoritaire, accompagné de l'auguste, son faire-valoir étourdi et maladroit.

Comme l'emblématique Cirque d'Hiver construit en 1852, qui appartient désormais à la famille Bouglione, les édifices en dur se multiplient dans la capitale et dans toute l'Europe. Parallèlement, le cirque ambulant vit ses grandes heures dès le milieu du XIXe. 

Lorsqu'ils arrivent en ville, les artistes ne manquent pas d'exécuter leur parade pour annoncer le spectacle ! Illusionnistes, trapézistes, dresseurs, hommes-canon, cul-de-jatte... À l'instar du casting de Freaks, le superbe film de Tod Browning, chaque membre de la troupe relève de l'athlète ou du phénomène de foire : le but étant de susciter la surprise et l'émotion du public.

Bientôt, les petits cirques indépendants disparaissent au profit des entreprises industrielles et du music-hall. Désormais équipés de chapiteaux qui leur viennent des États-Unis, d'une ménagerie et d'un campement, les grands familles partent pour des tournées internationales. Pinder, Amar, Knie, Grüss... Les grands noms ont traversé les âges en fascinant des générations de spectateurs.

Depuis quelques décennies, la fréquentation des cirques traditionnels s'essouffle. Si la plupart des grands noms parvient encore à remplir leurs gradins, ces représentations ont perdu leur place privilégiée dans le cœur des spectateurs. En cause, la dénonciation de l'usage d'animaux sauvages, perçu désormais comme un véritable acte de maltraitance, et sans doute une esthétique dépassée et rétrograde.

Heureusement, le cirque contemporain a largement prouvé qu'il peut faire rêver petits et grands ! Riche, multiple et libéré de ses codes classiques, il est investi par de nombreuses compagnies qui n'hésitent pas à croiser les genres et les disciplines.

Le Cirque du Soleil, le Cirque Plume, la Faux Populaire, le Cirque Trottola, le Cirque Éloize... La liste est longue. Qu'il se produise sous le chapiteau, dans les salles de spectacles ou encore dans la rue, le cirque a encore de beaux jours devant lui !