Sauter une classe : les étapes nécessaires
En maternelle ou à l'école primaire, votre enfant montre des signes d'ennui, mais surtout il semble disposer de solides acquis dans toutes les matières. Plutôt que de le laisser passer l'année ainsi, vous estimez que
Comment et quand faire sauter une classe à mon enfant ?
Sauter une classe aura un vrai impact sur votre enfant. Faites le point sur la question avec l'enseignant. Si ce dernier est du même avis que vous, l'équipe pédagogique se réunit et en discute, supervisée par le directeur. Afin de sauter une classe, vous devez obtenir l'aval de l'inspecteur. Le changement de classe s'effectue toujours en cours d'année et votre demande doit être envoyée au début du troisième trimestre. Afin de vous assurer de prendre la bonne décision, prenez rendez-vous chez un psychologue afin que votre petit passe des tests de QI et si nécessaire de personnalité.
Sauter une classe : une bonne ou une mauvaise idée ?
Décrié par certains, plébiscité par d'autres, le passage anticipé à une classe supérieure peut être bénéfique ou non selon la maturité de l'enfant. En effet, sauter une classe peut s'avérer plus stimulant et favorable pour son développement intellectuel. Il ne s'ennuie plus et reprend goût à l'apprentissage. Attention cependant, car lorsqu'il existe un décalage entre le développement affectif et l'intelligence, cela peut conduire à des difficultés à l'image du manque d'autonomie, de concentration, d'assurance ou encore des problèmes d'adaptation.
Votre enfant a-t-il sauté une classe ? Comment cela s'est-il passé ? Racontez-nous...
Article créé par Lucie (Nantes) le 8 nov. 2011
Avantages supposés de sauter une classe
On nous présentait 2 avantages possibles :
1- régler un problème : lui donner un travail plus exigeant pour ne pas qu’il s’ennuie et soit démotivé. On peut voir sur internet que le saut de classe peut en effet être une solution si l’enfant s’ennuie au point de se plaindre, perdre sa motivation, déprimer, décrocher. Mais notre fils n’en était pas là, il termine son travail plus tôt, et ensuite il lit, ou il explique aux copains.
2- saisir une opportunité : « gagner une année ». Nous ne voyons pas en quoi on gagnerait une année. Quel est l’intérêt d’avoir le bac à 17 ans au lieu de 18 ?
Inconvénients
1) Le changement amènerait plus de travail à faire, en classe et à la maison, sur son programme d’activités déjà fort chargé, ça deviendrait trop...
2) ... ou alors il faudrait diminuer les activités en dehors, ce qui serait dommage. Il fait de la danse, du foot, du ski, du dessin, du montage video, et de la musique. Les activités extra-scolaires (sociales, sportives, artistiques, manuelles) sont tout aussi importantes que l’école pour son épanouissement. Elles lui procurent du bonheur, et peuvent contribuer à déterminer ses choix futurs. Tant mieux si la charge scolaire n’est pas trop lourde pour lui: ceci lui permet de développer beaucoup de choses en dehors.
3) Nous avons un objectif : qu’il réussisse l’admission pour faire au collège le programme spécial ENP avec certains cours en anglais. Il a 3 chances pour tenter l’examen (fin CE2, CM1, CM2). Sauter l’année de CM1 diminuerait ses chances de réussir l’admission à l’ENP : moins de disponibilité pour travailler son anglais, et il n’aurait que 2 chances au lieu de 3 pour réussir une admission à un niveau CM2.
4) Se retrouver avec des enfants tous plus âgés entraîne un risque social et psychologique, il pourrait mal vivre cette situation de 3 manières: se sentir différent des autres, plus intelligent, et en être perturbé / être regardé de travers, charié, moqué par les autres: ceux qu’il a laissés derrière, et ceux qu’il a rejoints / se sentir mal à l’aise dans un entourage plus âgé que lui, être derrière, moins bon, moins au courant, moins mature. Nous souhaitons plutôt qu’il se sente un enfant parmi les autres, de son âge, sans distingo, bon pour certaines choses, et moins bon pour d’autres (le foot !).
5) Puisque ses professeurs le disent, nous comprenons qu’il pourrait acquérir en un an de moins les connaissances requises en math et en français. Mais perdre l’année de CM1, c’est perdre beaucoup d’autres choses :
- une année d’enfance, d’insouciance, de bonheur relax. Les excursions scolaires en car, le foot du samedi, les fêtes d’anniversaires, aller en vélo retrouver les copains au city stade, les sorties ski du mercredi, ...
- les autres apports de la classe : la poésie, l’histoire-geo, les débats, les lectures, ...
- un an de moins pour ses parents, pour développer sa compréhension du monde : mener la transition progressive de la bulle de l’enfance protégée, aux réalités d’un monde violent et incertain. Par des discussions, des livres, des rencontres, et sa réflexion personelle
- un an de moins pour ses parents pour faire avec lui des activités extra-scolaires : jeux, sports, boîtes de science, construction de cabane, bricolages, lectures, films, dessin, montage video, ...
- il se retrouverait un an plus tôt (à 10 ans !!!) dans le grand collège avec des enfants plus âgés que lui, au lieu de pouvoir murir un an de plus avant le grand saut.
On ne peut pas compresser toutes ces choses en un an de moins. On est obligé d’en perdre une partie. Mais ces éléments perdus ne sont pas que du bonheur en moins : ils sont nécessaires à sa construction progressive, au développement de ses capacités sociales, de sa personnalité, de ses connaissances.
6) Dans les 15 années qui suivent, pour toutes les choses à découvrir, il serait le plus jeune du groupe.
- Au plan scolaire, il passerait du statut de « je travaille normal, et je me retrouve classé en haut », à « je travaille dur, et je me retrouve classé moyen ». Ca peut être difficile à vivre.
- Physiquement, il serait parmi les plus petits. Celui qui court moins vite, est moins bon dans les sports pour lesquels les aptitudes viennent avec l’âge.
- au niveau mental, maturité, sexualité, relations sociales, violence, il sera confronté plus tôt que les autres aux questions nouvelles, plutôt que de les découvrir plus lentement, avec les enfants de son âge
- les difficiles questions de choix d’orientation (bac, études) se poseront un an plus tôt, augmentant peut-être le risque de se tromper
- Si il entreprend des études universitaires, il pourrait avoir à quitter la maison et apprendre à vivre en autonomie, à 17 ans !
Notre conclusion
Pour notre cas précis, nous ne voyons aucun avantages et pas mal d’inconvénients et de risques.
Tant que ça se passe bien, pourquoi changer ?
Parce qu'il a un QI assez élevé, il a été question de faire sauter une classe à notre fils. Nous avons bien réfléchi mais avons préféré qu'il reste avec d'autres enfants dans son niveau d'âge. Mieux vaut être le meilleur dans sa catégorie que moyen dans une catégorie supérieure, non ? Ayant moi-même sauté une classe enfant, j'ai souffert d'être moins bonne en sport car plus jeune que les autres, moins en phase sentimentalement lorsque vient le temps des premiers flirts, ...
Bien sûr, les instituteurs doivent être coopératifs et conciliants. Pour mon fils, ils proposent des fiches d'autonomie supplémentaire pour qu'il ne s'ennuie pas ou l'autorisent à lire quand il a fini.
A quoi sert d'avoir le BAC à 17 ans au lieu de 18 après tout ?
depuis la 1 ère année de maternelle on m'a toujours dit que mon fils était dans son monde, dans sa bulle... après avoir vu médecin scolaire, psychologue de l'école, orthophoniste, psychomotricien et psychologue dans un centre on m'a proposé de lui faire sauter une classe et pour l'instant cela se passe bien on verra plus tard...